Visiter l’exposition Minimal à la Bourse de Commerce – Pinault Collection, c’est entrer dans une autre perception de l’art : une perception faite de lignes, de vides, de lumière et de présence. 

Pour Maison Lacmé, qui crée des objets d’art et des expériences uniques à partir de collaborations avec des artisans d’art dans des lieux iconiques, cette exposition résonne profondément. Elle éclaire notre mission, notre promesse, notre valeur ajoutée.

Le minimalisme en art : l’essence d’une forme réduite pour mieux toucher

Le terme « minimalisme » évoque souvent la réduction, la forme géométrique, l’économie des moyens. Les artistes minimalistes ont voulu débarrasser l’œuvre des ornements superflus afin de concentrer l’attention sur la matière, sur la lumière, sur l’espace environnant.
Mais ce n’est pas tout : dès les années 1960-70, le minimalisme s’est décliné via des collaborations avec la performance, la vidéo, la photographie, et il a placé le spectateur non plus en simple observateur mais en acteur de l’œuvre. C’est ce que l’exposition Minimalism: Space. Light. Object. à Singapour avait montré : la forme, la lumière, la présence deviennent des éléments actifs de l’expérience. (Source : National Gallery Singapore)
L’une des caractéristiques majeures est cette tension : un objet plus épuré n’est pas moins riche ; au contraire, il autorise une intensité différente. Le vide n’est pas absence, il est composant.

L’exposition Minimal à Paris : expérience et légitimité

À la Bourse de Commerce, Minimal retrace ce dialogue entre forme, lumière, matière et spectateur, depuis les années 60 jusqu’à aujourd’hui. Premier axe : la réduction des moyens pour renforcer la présence. Deuxième axe : l’espace tridimensionnel, la proximité physique : l’art ne se regarde pas uniquement, il se traverse, se vit. Troisième axe : l’influence des nouveaux médias : vidéo, photographie, performance — tout cela questionne la temporalité et la relation spectateur-objet.
L’Exposition présente « plus de cent œuvres majeures qui retracent la diversité de ce mouvement depuis les années 1960 ». (Source : Pinault Collection)

C’est donc une exposition d’envergure qui offre une vraie perspective historique et contemporaine. Elle pose des questions que nous, dans l’artisanat d’art et l’objet singulier, nous nous posons souvent : comment rendre visible l’essentiel ? comment créer une relation forte entre l’objet, l’espace et le regard ?

Focus : Lygia Pape, tisser autrement

Parmi les œuvres qui m’ont marqué, l’installation Ttéia 1, C de Lygia Pape est emblématique. Des fils de cuivre ou dorés tendus dans l’espace, suspendus, qui captent la lumière, créent des volumes immatériels, provoquent une relation vive entre le spectateur et l’œuvre. (Source :  lesoeuvres.pinaultcollection.com)
L’exposition solo de Lygia Pape à Paris démontre combien elle a cherché à abolir la frontière entre l’intérieur et l’extérieur, entre l’objet et l’espace, entre l’œuvre et le visiteur. ( Source : Designboom)
Son travail rejoint notre démarche : il ne s’agit pas d’ajouter pour ajouter, mais de choisir avec rigueur, de concevoir un objet ou une installation qui joue dans l’espace, qui laisse respirer, qui invite le regard à se déplacer et à s’approprier. Lorsqu’un artisan d’art collabore avec nous, nous cherchons cette qualité : que l’objet fasse lien, qu’il se déploie dans un lieu, qu’il invite le regard à revenir.

Ce que cela nous inspire pour Maison Lacmé

Ce que nous retenons de Minimal, c’est la force du dépouillement. Quand tout est réduit à l’essentiel, l’attention se déplace : elle se pose sur la lumière, sur la matière, sur la façon dont un geste transforme un espace. Cette exigence rejoint notre démarche. Chez Maison Lacmé, nous travaillons à révéler ce lien entre la main, le lieu et la vision artistique. Créer ne consiste pas à accumuler, mais à orchestrer.

Dans notre travail, la lumière joue un rôle central. Elle révèle ce que la matière seule ne dit pas ; elle rend visible le dialogue entre surface et transparence. Cette tension, très présente dans l’œuvre de Lygia Pape, nous inspire profondément : comment rendre perceptible l’invisible ? Comment faire dialoguer l’objet et l’espace ?

Nous pensons aussi à la mobilité, à la circulation des savoir-faire, à l’idée qu’une œuvre puisse voyager, rencontrer, relier. Le minimalisme nous rappelle que l’émotion ne naît pas de la démonstration mais de la justesse. C’est cette justesse que nous cherchons : un équilibre entre maîtrise et liberté, entre héritage et invention.

Enfin, Minimal nous invite à penser la création comme expérience : une œuvre se vit, elle engage le corps et le regard. C’est exactement ce que nous souhaitons provoquer à travers nos futures réalisations : une rencontre sensorielle, immédiate, presque physique avec le travail des artisans d’art.

L’exposition Minimal et l’œuvre de Lygia Pape rappellent qu’il n’est pas nécessaire d’en faire beaucoup pour dire juste. La beauté naît parfois d’un fil, d’une ombre, d’un éclat. Le minimalisme ne cherche pas à séduire, il cherche à révéler.

Chez Maison Lacmé, cette sensibilité nous parle profondément. Nous croyons à la force du geste précis, à la clarté d’une intention, à la place que la lumière laisse à la matière. C’est là que se joue l’émotion : dans la rencontre entre ce qui est montré et ce qui reste en suspens.

Nos futures créations prolongeront cette recherche d’équilibre entre rigueur et mouvement, entre savoir-faire et exploration. Des projets où l’objet d’art devient expérience, espace de dialogue, lien vivant entre tradition et invention.

Et si cette réflexion vous intrigue, je vous invite à en poursuivre l’écho dans Pop in !, mon podcast sur la joie de créer et les chemins de l’art.
Quant à l’exposition Minimal, elle mérite d’être vécue : pour voir comment la lumière devient matière, et comment, parfois, le peu ouvre grand l’espace du regard.

 

À propos de Maison Lacmé

Maison Lacmé crée des œuvres avec des artisans d’art pour faire naître des réalisations qui génèrent du dialogue.
Chaque création devient un langage entre la matière, le geste et ceux qui la découvrent.

Fondée par Cécile et Antoine Tauvel, la maison conçoit des projets où l’émotion rencontre le savoir-faire.
Antoine imagine, sélectionne les artisans d’art et donne vie aux idées.
Cécile rencontre, connecte et fait rayonner les créations.

 

Ensemble, ils accompagnent les maisons de luxe, architectes d’intérieur et collectionneurs dans la conception d’œuvres qui racontent quelque chose du monde — des pièces porteuses de sens, de lien et d’échange.

Bonjour ! Je suis Cécile TAUVEL

Minimal - exposition Bourse de commerce

Cofondatrice de Maison Lacmé, j’imagine des projets qui rapprochent artisans d’art, créateurs et maisons de prestige autour d’un même objectif : créer du dialogue à travers la matière.


Je suis aussi la voix du podcast Pop in !, où j’explore comment l’art éclaire nos vies.
Après plus de dix ans d’entrepreneuriat, je poursuis un engagement pour la transmission et la valorisation des métiers d’art.

Tags : Art, minimalisme, matière

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