Comment les architectes d’intérieur sélectionnent les œuvres d’art ?

Une œuvre, un lieu, une intention

Les architectes d’intérieur ne choisissent pas une œuvre pour décorer. Ils cherchent à donner du sens à un espace. Une œuvre doit dialoguer avec son environnement : la lumière, les volumes, les matières.

Dans un salon baigné de clarté, on ne racontera pas la même histoire qu’au creux d’un bureau feutré. L’art vient prolonger l’intention du lieu : apaiser, stimuler, ouvrir un horizon.

L’émotion avant tout

Les professionnels le savent : on choisit d’abord avec les sens. Une photographie, une sculpture, un tirage ancien… Ce n’est pas qu’une question d’esthétique, mais d’émotion.

Certains parlent de “vibration juste” : cette rencontre immédiate entre un lieu et une image. Une émotion qu’on retrouve, par exemple, dans la série Passagers des cieux – une traversée poétique de l’Égypte où chaque photographie dialogue avec un haïku. Les mots, courts et silencieux, ouvrent un espace intérieur. Ils installent une respiration dans la pièce.

Le dialogue entre matière et lumière

Une œuvre se choisit aussi pour sa matière. Les architectes d’intérieur jouent avec les textures : papier mat, cuivre, plexiglas, baryté.

Dans l’exposition OPTYC, dédiée à New York, chaque tirage répond à une matière spécifique : le cuivre gravé d’une héliogravure, la brillance d’un plexiglas, la densité d’un papier mat.

Ces contrastes deviennent des outils de composition, au même titre que les lignes d’un meuble ou la teinte d’un mur. Une œuvre imprimée sur papier Hahnemühle ne diffuse pas la lumière de la même manière qu’un tirage sur dibond. L’œil du décorateur s’en saisit.

L’art comme ancrage narratif

Les architectes d’intérieur racontent des histoires. L’art vient leur donner un ancrage symbolique. Une œuvre choisie pour un hôtel, un bureau ou un appartement crée une cohérence invisible.  

Dans Passagers des cieux, les images dialoguent avec les grands mythes égyptiens : le passage, la lumière, la transformation.

Dans OPTYC, la musique devient fil conducteur : chaque photo est associée à un morceau choisi (par exemple Miles Davis, Philip Glass, Wu-Tang Clan). 

Un architecte peut ainsi composer une narration pour un lieu — un salon, un hall d’entreprise, une chambre d’hôtel — à partir de ces univers.

L’œuvre devient repère, souffle, mémoire.

Le lien entre l’artiste et le lieu

Choisir une œuvre, c’est aussi choisir une rencontre. Les architectes d’intérieur attachent une grande importance à la relation avec les artistes ou les maisons d’édition d’art.

Ils cherchent à comprendre la démarche, la cohérence d’un parcours, la qualité d’un tirage, la rareté d’un procédé. Beaucoup évoquent ce besoin de confiance : savoir que chaque œuvre est pensée, fabriquée et encadrée avec soin.

Pour Maison Lacmé, ce lien avec les artisans d’art – héliogravure, encadrement, impression – est au cœur du processus. C’est ce qui permet aux architectes d’intérieur de proposer à leurs clients des pièces uniques, sensibles et durables.

Une sélection entre architecture et émotion

En définitive, les architectes d’intérieur choisissent des œuvres selon un équilibre subtil :

• l’histoire qu’elles racontent,
• la matière qu’elles portent,
• la lumière qu’elles diffusent,
• et la cohérence qu’elles créent avec le lieu.

Passagers des cieux et OPTYC illustrent deux approches possibles :

• l’une tournée vers le sacré, la lumière, le passage,
• l’autre vers la ville, le rythme, la tension entre réel et illusion.

Ces deux univers peuvent dialoguer dans un même projet, à condition d’avoir une intention claire. L’art ne vient pas habiller un espace : il lui donne une âme.

Pour aller plus loin

Découvrez les catalogues complets des expositions :

• Passagers des cieux – Voyage photographique et poétique entre ciel et terre en Égypte
• OPTYC – New York City entre lignes, formes et musique. 

Ces deux séries sont disponibles pour les professionnels de la décoration et architectes d’intérieur souhaitant intégrer des œuvres d’art dans leurs projets, ainsi que les particuliers ou les entreprises