J’ai eu envie d’explorer les dynamiques créatives de couples artistiques emblématiques. Comme je ne peux pas les interviewer parce qu’ils ne sont plus parmi nous, j’ai fait des recherches sur 5 couples qui ont marqué l’histoire de l’art.
Vous aimez les histoires de couples, vous travaillez en couple ou bien vous vous demandez si c’est fait pour vous deux ? Ce podcast ou cet article sont créés pour vous ! Et si vous appréciez ce podcast, partagez-le à un couple à qu’il pourrait inspirer.
Aujourd’hui, plongeons-nous dans le monde de l’Américaine Joan Mitchell (1925-1992) et le Canadien Jean Paul Riopelle (1923-2002), deux artistes majeurs de l’abstraction lyrique dont la collaboration a laissé une empreinte indélébile sur le paysage artistique.
Époque de collaboration :
Les années 1950 et 1960 ont vu émerger la collaboration fructueuse entre Jean-Paul Riopelle, originaire du Québec, et Joan Mitchell, une artiste américaine. C’est à cette époque que leur complicité créative a donné naissance à une série d’œuvres audacieuses et expressives.
C’est à Paris qu’ils se sont rencontrés, vers 1955. Au moment de leur rencontre, elle arrive de New York, où elle a été exposée avec les figures de l’avant-garde comme Rauschenberg et De Kooning, puis en solo, à la Stable Gallery. Lui a montré à Paris et New York des tableaux en tesselles colorées comme des mosaïques qui connaissent un grand succès commercial et critique. Un bouquet de toiles vierges offert à la jeune femme va sceller leur union…
Ils vivront une relation de presque 25 ans, qui va se traduire par une confrontation picturale intense et tendue, qui nourrira et stimulera l’œuvre de chacun. Au-delà de leur séparation en 1979 perdura un dialogue qui, dans la durée du couple, avait pris la forme d’un jeu de défi et de relance. Elle se perpétua dans la correspondance silencieuse que constituaient leurs œuvres.
Inspiration mutuelle :
Imaginez un atelier où les couleurs vives de la nature canadienne rencontrent la palette émotionnelle intense de l’art abstrait américain. Riopelle et Mitchell se nourrissaient mutuellement de ces contrastes. Riopelle, inspiré par les vastes étendues sauvages du Canada, apportait une énergie brute à son travail, tandis que Mitchell infusait ses toiles de sentiments intenses nés de ses expériences personnelles.
Lorsque deux artistes légendaires sont étroitement liés depuis 25 ans, qu’arrive-t-il à leurs styles artistiques distinctifs ? C’est la question qui anime l’exposition Mitchell/Riopelle : Un couple dans la démesure, que l’on pouvait visiter en 2018 au Musée national des beaux-arts du Québec. On pouvait admirer plus de 50 œuvres soigneusement sélectionnées – dont la plupart sont des peintures monumentales de grand format. Cette exposition encourageait les visiteurs à comparer et contraster les tableaux majeurs de Mitchell et Riopelle afin de montrer comment leur relation a impacté leurs techniques et styles respectifs au cours des vingt-quatre années où ils ont été ensemble.
Parlons de Piano mécanique (1958) et Landing (1958)
Dans Piano mécanique, Mitchell – comme Riopelle dans Landing – utilise une toile au format horizontal. Plutôt que de créer une composition centralisée, elle disperse ses traits vigoureux et tamponne sur sa vaste étendue. Dans Landing, Riopelle crée une surface plus dense, en pressant la peinture directement du tube sur la toile, puis en la manipulant avec des couteaux à palette et des truelles.
Répartition des rôles :
Au cœur de leur collaboration, une dynamique d’échange sans cesse en mouvement. Riopelle excella souvent dans des gestes amples et spontanés, créant des textures vibrantes. Mitchell, quant à elle, offrait une introspection émotionnelle à travers ses coups de pinceau énergiques.
Les traits libres et spontanés de Mitchell influencent son nouveau compagnon qui délaisse le couteau à peindre et s’essaie à des gouaches plus fluides où transparaît le blanc de la feuille.
Mitchell répond aux « Labours sous la neige » de Riopelle par une toile portant cette inscription « Le Laboureur et ses enfants. la Fontaine ! » Les couleurs et la composition sont proches mais des coulures, des coups de pinceau rageurs semblent ironiser sur l’art un peu trop soigné de son amant.
Motivation commune :
La motivation profonde qui les animait résidait dans leur désir partagé de transcender les conventions artistiques. Leurs œuvres aspiraient à une expressivité brute, à une exploration viscérale des émotions, comme en témoigne la série « La Chasse Galerie » de Riopelle ou les toiles tumultueuses de Mitchell, telles que « Ladybug. »
Plaisir dans leur travail d’artistes :
Lorsque vous observez les détails de leurs œuvres, on peut sentir la joie qu’ils trouvaient dans leur processus créatif. Imaginez Riopelle, fasciné par la texture de la neige craquant sous ses bottes lors de ses escapades hivernales, et comment il a canalisé cette sensation dans ses œuvres. Ou pensez à Mitchell, qui capturait l’effervescence de la vie urbaine dans ses toiles, comme dans sa série « City Landscape. »
Moments difficiles :
Je pense à leur séparation en 1979. La collaboration entre les deux artistes était riche, et on voit les étapes de leur relation dans l’œuvre de Joan Mitchell. Par exemple, La Vie en rose, peint en 1979, soit deux ans après leur rupture, est souvent décrit comme étant une représentation de la fin abrupte de leur relation.
Fierté professionnelle :
Imaginez le sentiment de satisfaction lorsque Riopelle et Mitchell ont vu leurs œuvres exposées dans des musées prestigieux à travers le monde. Leur plus grande fierté professionnelle résidait probablement dans la reconnaissance internationale de leur contribution à l’abstraction lyrique, reflétée dans des collections permanentes, telles que celles du MoMA à New York.
Vie personnelle et professionnelle :
Dans leur vie quotidienne, Riopelle et Mitchell étaient connus pour équilibrer l’intimité de leur relation avec leur vie artistique intense. Des anecdotes révèlent des soirées paisibles dans leur résidence de Vétheuil près de Paris, où ils partageaient des moments calmes après des journées de travail intenses.
Concernant Joan, celle-ci peignait une grande partie de la nuit. Elle disait aimer ce long temps dilaté et qui lui permettait de ne pas être dérangée. Elle travaillait souvent avec « sa musique à peindre » comme elle aimait à le dire, Mozart, Berlioz, Puccini, Bellini, Verdi, et bien d’autres musiciens. Puis elle rentrait se coucher à l’aube, attendant avec gourmandise ce qu’elle appelait « l’heure des bleus ». Certaines toiles naissaient en une nuit. D’autres nécessitaient une gestation plus longue. Plusieurs œuvres étaient en cours, retournées, puis reprises. Souvent, elle ne signait pas ses tableaux, au désespoir de ses galeristes, qui ne manquaient pas alors de le lui demander.
Bonjour ! Je suis Cécile TAUVEL
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Tags : Art, couple
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Méthodes et astuces pour leur couple :
Des exemples concrets de leur équilibre résident dans leurs voyages ensemble, loin des pressions artistiques. Ces moments de détente étaient des parenthèses bienvenues, nourrissant à la fois leur lien personnel et leur créativité.
Engagement pour une cause :
En plus de leur collaboration, Riopelle et Mitchell menaient des projets artistiques individuels. Un exemple concret est le « Triptyque » de Mitchell, une série introspective née de son séjour en France. Le couple s’engageait également pour la préservation de la nature, un exemple étant le lien entre les œuvres de Riopelle et son amour pour la faune canadienne.
Œuvre d’art la plus connue :
Visualisez la toile vibrante « La Chouette » de Riopelle, un chef-d’œuvre qui capture son amour pour les oiseaux. Du côté de Mitchell, pensez à « Salut Tom, » une toile captivante qui témoigne de sa maîtrise de la couleur et de la forme.
Anecdote rigolote :
En conclusion, une anecdote amusante révèle que Riopelle et Mitchell partageaient un amour commun pour la cuisine française. On raconte qu’ils se transformaient en chefs passionnés dans leur cuisine, orchestrant des dîners somptueux qui rivalisaient avec la créativité de leurs œuvres artistiques.
Il y aurait tellement plus à dire sur ces deux grands artistes mais je m’arrête là pour cet Article / épisode de Pop in sur Riopelle et Mitchell.
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Sources :
https://www.joanmitchellfoundation.org/joan-mitchell/artwork/0026-salut-tom
https://www.mnbaq.org/exposition/mitchell-riopelle-1252
https://www.wikiart.org/en/joan-mitchell/ladybug-1957
https://www.la-croix.com/Culture/Expositions/Riopelle-Mitchell-lamour-pinceau-2019-01-23-1200997507
https://ago.ca/exhibitions/mitchell-riopelle-nothing-in-moderation
https://creatureandcreator.ca/?p=1754
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